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supprimât sur les tablettes : C’est ici le siége de l’âme d’un tel. Cependant le mandarin Chan et l’eunuque demeurèrent persuadés que cette suppression ne déplairait point à l’empereur, lorsque le pape accordait l’usage des autres cérémonies, telles que les génuflexions, les révérences, etc. « C’est assez, ajouta le mandarin Chan : que pouvons-nous demander de plus ? Je suis équitable : ces permissions suffisent, et nous devons être contens. » Ensuite l’eunuque prit le papier, et porta les articles à l’empereur.

Tant de mortifications que le légat avait essuyées depuis son arrivée à Chang-chun-yuen, rendaient sa situation d’autant plus triste, qu’on ne lui donnait encore aucune espérance d’être admis à l’audience de l’empereur ; lorsqu’enfin, le 30 décembre 1720, ce monarque le fit avertir par un de ses neveux, accompagné de quatre mandarins et de deux autres officiers de la couronne, qu’il devait paraître devant lui le jour suivant. Ils lui déclarèrent en même temps que tous les Européens de son cortége devaient rendre leurs respects à sa majesté suivant l’usage de la Chine ; et les ayant fait assembler sur-le-champ, ils les obligèrent tous, sans en excepter le légat lui-même, de tomber à genoux et de frapper neuf fois la tête du front, pour essai de la cérémonie qu’ils devaient exécuter le jour suivant.

Dans le cours de l’après-midi, son excel-