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grandes ont à chaque coin des portes de bois en treillis au travers desquelles les passans peuvent être vus par les gardes qui sont dans les grandes rues. Elles se ferment le soir et s’ouvrent rarement pendant la nuit, excepté pour les personnes connues, qui se présentent une lanterne à la main, et qui sortent de leur maison pour une bonne raison, par exemple, pour appeler un médecin. Aussitôt que la grosse cloche a sonné la retraite, un ou deux soldats font la patrouille d’un corps-de-garde à l’autre, en jouant d’une espèce de crécelle pour avertir le public de leur passage. Ils ne souffrent personne dans les rues pendant la nuit. Les messagers mêmes de l’empereur ne sont pas dispensés de répondre aux interrogations ; et si leur réponse est suspecte, on s’assure d’eux aussitôt. D’ailleurs ce corps-de-garde doit répondre au premier cri des sentinelles. Le gouverneur de la ville est obligé de faire des rondes, et arrive souvent lorsqu’on y pense le moins. Les officiers de la garde des murs et des pavillons qui sont sur les portes envoient des subalternes pour faire la visite des quartiers dépendans de leurs portes. Les plus légères négligences sont punies le lendemain, et l’officier de garde est cassé sans indulgence.

Cette partie de l’administration civile est d’une grande dépense. Une partie des troupes n’est entretenue que pour veiller à la sûreté des rues : tous ces soldats sont à pied ; leur paie est considérable. Outre la garde du jour