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kien produit aussi des oranges rouges d’une beauté admirable, et deux sortes de fruits particuliers à la Chine, dont le li-tchi[1] est peut-être le plus délicieux de l’univers. L’autre, nommé long-yuen, est moins estimé, quoiqu’il soit aussi fort bon. On en parlera ailleurs. La plante tien-hoa, qui sert pour les teintures en bleu, est beaucoup plus estimée que celle qui croît dans les autres provinces.

Le langage mandarin, dont l’usage est général dans toute la Chine, est entendu de peu de personnes dans la province de Fo-kien. Chaque ville a sa langue différente, et chaque langue un dialecte qui lui est propre ; diversité fort incommode pour les étrangers. L’esprit et le goût des sciences sont des qualités communes parmi les habitans du Fo-kien : aussi en voit-on sortir un grand nombre de lettrés.

L’île Formose ou Taï-ouan, qui appartient à la province de Fo-kien, est divisée en deux parties par une chaîne de montagnes, qui s’étendent du sud au nord. La partie à l’ouest de ces montagnes, et la seule qui appartienne aux Chinois, se trouve renfermée entre 22° 8′ et 25° 20′ latitude nord. La partie orientale, si l’on en croit les Chinois, est montagneuse et brute, habitée par une nation qui diffère peu des sauvages de l’Amérique. On ne leur connaît ni lois, ni culte, ni la moindre idée de religion.

Les Chinois n’ayant point trouvé de mines

  1. Ce fruit a été naturalisé à l’île Bourbon : son goût n’y dément pas l’éloge qu’on en fait. [F.]