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cassolette, brûle lentement, et répand une odeur moins forte et plus agréable que celle de l’encens. On trouve entre les rochers, à peu de profondeur dans l’eau, de petits poissons bleus qui ressemblent mieux au dauphin que la dorade ; les Chinois, en font plus de cas que des poissons dorés de leurs rivières ; mais ces poissons ne vivent que peu de jours hors de leur élément.

Quelques voyageurs ont parlé dans leurs relations d’un lac de cette île qui a la vertu de pétrifier tout ce qu’on y jette. Cette idée peut venir des fausses pétrifications qui sont communes à Canton, et que les Chinois font parfaitement. Quant au lac, jamais les insulaires n’en ont eu connaissance. On ne trouve pas non plus dans l’île de Hay-nan cette abondance de perles que quelques autres voyageurs ont attribuée à la côte septentrionale. On voit dans l’île quantité d’oiseaux curieux, tels que des corbeaux qui ont une raie blanche autour du cou ; des étourneaux qui ont une petite lunette sur le bec ; des merles d’un bleu foncé, avec des oreilles jaunes d’un demi-pouce de longueur, qui parlent et chantent parfaitement ; des oiseaux de la grosseur d’une fauvette qui ont le plumage d’un beau rouge, et d’autres qui l’ont couleur d’or : ces deux espèces sont toujours ensemble. Enfin l’île de Hay-nan produit des serpens d’une grandeur prodigieuse, mais si timides, que le moindre bruit les fait fuir ; ils ne peuvent être fort dange-