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Quang-tong, qui, sans ce secours, n’aurait pas de quoi faire subsister le grand nombre de ses habitans.

Le Yun-nan, quatorzième province, est une des plus riches de l’empire. Elle a pour bornes les provinces de Se-tchuen, de Koeï-tcheou et de Quang-si d’une part ; et de l’autre, les terres du Thibet, des peuples sauvages peu connus, et les royaumes d’Ava, de Pégou, de Laos, et de Tonquin. Elle est toute coupée de rivières, dont plusieurs tirent leurs sources des lacs considérables qui s’y trouvent et qui la rendent très-fertile.

Tout ce qui est nécessaire à la vie s’y vend à bon compte. On y recueille beaucoup d’or dans les sables des rivières et des torrens qui descendent des montagnes situées dans sa partie occidentale ; ce qui fait juger qu’elles renferment des mines fort riches. Outre le cuivre ordinaire, on en tire une espèce singulière qui se nomme pé-tong, et qui est d’une blancheur égale en dedans et en dehors. Cette province fournit de l’ambre rouge, et n’en a pas de jaune. Les rubis, les saphirs, les agates et d’autres pierres précieuses, le musc, la soie, le benjoin, le lapis-lazuli, les plus beaux marbres jaspés, dont quelques-uns représentent naturellement des montagnes, des fleurs, des arbres et des rivières, sont autant de richesses qu’on tire de la province de Yun-nan. Quelques personnes croient que les rubis et les autres pierres précieuses y sont apportés du royaume d’Ava.