Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nade et dans les conversations, soit pour les salutations de rencontre, sont toujours humbles et respectueux. Jamais ils n’emploient dans leurs discours la première ni la seconde personne, à moins qu’ils ne parlent familièrement et entre amis, ou à des personnes d’un rang inférieur. Je et vous passeraient pour une incivilité grossière. Ainsi, au lieu de dire, « je suis fort sensible au service que vous m’avez rendu », ils diront, « le service que le seigneur ou le docteur a rendu au moindre de ses serviteurs ou de ses écoliers l’a touché très-sensiblement. » De même un fils qui parle à son père prendra la qualité de son petit-fils, quoiqu’il soit l’aîné de la famille, et qu’il ait lui-même des enfans.

Un article de la politesse chinoise est de rendre des visites, comme parmi nous, au commencement de la nouvelle année, aux fêtes, à la naissance d’un fils, à l’occasion d’un mariage, d’une dignité, d’un voyage, d’une mort, etc. Ces visites, qui sont autant de devoirs pour tout le monde, surtout pour les écoliers à l’égard de leurs maîtres, et pour les mandarins à l’égard de leurs supérieurs, sont ordinairement accompagnées de quelques petits présens et de quantité de cérémonies dont on est dispensé dans les visites communes et familières.

Quand on fait une visite, on commence d’abord par faire remettre au portier de la personne qu’on vient voir un billet de visite, ou tié-tsëe. C’est un cahier de papier rouge,