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légèrement semé de fleurs d’or et plié en forme de paravent. Sur un des plis on écrit son nom, avec quelques termes respectueux, suivant le rang de la personne ; par exemple, le tendre et sincère ami de votre excellence, et le disciple perpétuel de sa doctrine, se présente en cette qualité pour rendre ses devoirs et faire sa révérence jusqu’à terre, ce qui s’exprime par les mots tun-cheou-pai. Si c’est un ami familier, ou une personne du commun qu’on visite, il suffit de donner un billet d’un simple feuillet en papier commun. Dans les deuils, le papier doit être blanc.

Toutes les visites qui se rendent à un gouverneur, ou à d’autres personnes de distinction, doivent se faire avant le dîner ; ou du moins celui qui la fait doit s’être abstenu de vin, parce qu’il serait peu respectueux de paraître devant une personne de qualité avec l’air d’un homme qui sort de table, et que le mandarin s’offenserait, s’il sentait l’odeur du vin. Cependant une visite qui se rend le même jour qu’on l’a reçue peut se faire l’après-midi, parce que cet empressement à la rendre est une marque d’honneur. Quelquefois un mandarin se contente de recevoir le tié-tsëe par les mains de son portier, et tient compte de la visite, en faisant prier par un de ses gens celui qui veut la rendre de ne pas prendre la peine de descendre de sa chaise ; ensuite il rend la sienne le même jour ou l’un des trois jours suivans. Si celui qui