Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

connaître par un troisième billet l’impatience qu’il a de les voir.

La salle du festin est ordinairement parée de pots de fleurs, de peintures, de porcelaines et d’autres ornemens ; elle contient autant de tables qu’il y a de personnes invitées, à moins que le grand nombre des convives n’oblige de les placer deux à deux ; mais il est rare de voir trois personnes à la même table. Ces tables sont rangées sur une même ligne, de chaque côté de la salle, et les convives placés vis-à-vis l’un de l’autre : ils sont assis dans des fauteuils. Le devant de chaque table est tendu d’une étoffe de soie à l’aiguille, comme un devant d’autel ; et quoiqu’elles soient sans nappes et sans serviettes, le vernis leur donne un grand air de propreté ; les deux extrémités sont souvent couvertes de grands plats chargés de mets, découpés et ranges en pyramides, avec des fleurs et de gros citrons au-dessus ; mais on ne touche jamais à ces pyramides : elles ne servent que pour l’ornement, comme les figures de sucre en Italie, et comme celles de nos surtouts en France.

Lorsque le maître de la maison introduit ses convives dans cette salle, il commence par les saluer l’un après l’autre : ensuite, se faisant apporter du vin dans une tasse d’argent ou de porcelaine, ou de quelque bois précieux, posée sur une petite soucoupe d’argent, il la prend des deux mains ; il s’incline vers ses convives, tourne le visage vers la grande