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clair dans des vaisseaux bien vernis : de la lie on fait une espèce d’eau-de-vie, qui est quelquefois plus forte et plus inflammable que celle de l’Europe. Il s’en vend beaucoup au peuple. Le vin, dont les grands font usage, vient de certaines villes où il passe pour être très-délicat.

Les Chinois ne connaissent point d’obligation plus importante que celle du mariage. Un père voit en quelque sorte son honneur compromis, et ne vit pas content s’il ne marie point tous ses enfans. Un fils manque au premier de ses devoirs s’il ne laisse pas de la postérité pour la propagation de sa famille. Quand un fils aîné n’aurait rien hérité de son père, il n’en serait pas moins obligé d’élever ses frères et de les marier, parce qu’il doit leur tenir lieu du père qu’ils ont perdu, et parce que, si la famille venait à s’éteindre par leur faute, leurs ancêtres seraient privés des honneurs qu’ils ont à prétendre de leurs descendans. On ne consulte jamais l’inclination des enfans pour le mariage. Le choix d’une épouse appartient au père ou au plus proche parent, qui fait les conditions avec le père ou les parens de la fille. Ces conditions se réduisent à leur payer une certaine somme, qui doit être employée à l’achat des habits et des autres ornemens de la jeune mariée, car les filles chinoises n’ont pas de dot.

Cet usage se pratique surtout parmi les personnes de basse condition ; car les grands,