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Aussitôt qu’elle est arrivée, il reçoit la clef du domestique, et ouvrant la chaise avec empressement, il juge alors de sa bonne ou de sa mauvaise fortune. Il s’en trouve qui, mécontent de leur sort, referment aussitôt la chaise, et renvoient la fille avec tout son cortége, aimant mieux perdre la somme qu’ils ont donnée que de tenir le marché ; mais on prend des précautions qui rendent ces accidens fort rares. Lorsque la fille est sortie de sa chaise, l’époux se met à côté d’elle ; ils passent tous deux ensemble dans la salle d’assemblée, où ils font quatre révérences au Tien : elle en adresse quatre autres aux parens de son mari ; après quoi elle est remise entre les mains des dames invitées à la fête, avec lesquelles elle passe le reste du jour en réjouissances, tandis que le mari traite les hommes dans un autre appartement.

Navarette rapporte plusieurs causes de divorce qui ne seraient pas admises dans nos tribunaux : 1o. une femme babillarde, qui se rend incommode par ce défaut y est sujette à être répudiée, quoiqu’elle soit mariée depuis long-temps, et qu’elle ait donné plusieurs enfans à son mari ; 2o. une femme qui manque de soumission pour son beau-père et sa belle-mère ; 3o. une femme qui déroberait quelque chose à son mari ; 4o. la lèpre est une autre raison de divorce ; 5o. la stérilité ; 6o. la jallousie. Je ne crois pas que ces motifs de divorce donnent à nos femmes d’Europe une