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grande idée de la législation chinoise, du moins par rapport à leur sexe. Elles la trouveront un peu dure, et elles n’auront pas tort. Mars enfin, si les Chinois punissent si sévèrement le babil et la jalousie, c’est qu’une nation silencieuse et calme ne peut souffrir ni qu’on l’étourdisse, ni qu’on la tourmente.

Le soir des noces, on conduit la jeune mariée dans l’appartement de son mari, où elle trouve sur une table des ciseaux, du fil, du coton et d’autres matières à ouvrages, pour lui faire connaître qu’elle doit aimer le travail et fuir l’oisiveté.

Depuis ce jour, jamais un beau-père ne revoit plus le visage de sa belle-fille. Quoiqu’il vive dans la même maison, il ne met jamais le pied dans sa chambre. Il se cache lorsqu’elle en sort, les amis et les alliés de la famille n’ont pas la liberté de lui parler sans témoins. Cette permission s’accorde aux cousins, lorsqu’ils sont encore très-jeunes ; mais ceux qui sont plus âgés n’obtiennent jamais une faveur de cette nature. Il est permis aux femmes de sortir quelquefois dans le cours de l’année pour rendre visite à leurs plus proches parens. C’est a quoi se bornent leurs plaisirs et leurs amusemens.

Lorsqu’une femme se croit grosse, elle va faire la déclaration de son état au temple de ses ancêtres, et demander leur secours pour une heureuse délivrance. Après l’accouchement, elle retourne au temple pour l’action de grâces, et pour demander la conservation de son fruit.