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la religion dominante, qui est celle des lettrés ou des sectateurs de Confucius. Les autres sectes font profession de les pratiquer aussi, mais avec un mélange de superstition qu’on prendra soin de distinguer dans la description suivante.

Navarette nous apprend que, suivant le rituel, lorsqu’un homme approche de sa dernière heure, on le prend dans son lit et on le couche à terre, afin que sa vie finisse où elle a commencé. De même, on place un enfant à terre aussitôt qu’il est né, comme chez les Juifs et d’autres nations, pour faire connaître qu’il doit retourner dans le lieu d’où il est venu. Lorsque le malade est expiré, on lui met dans la bouche un petit bâton qui l’empêche de se fermer. Alors une personne de la famille monte au sommet de la maison, avec les habits du mort, qu’il étend à l’air, en appelant son âme par son nom, et la conjurant de revenir ; ensuite il revient auprès du cadavre et le couvre de ses habits : on le laisse trois jours dans cet état, pour attendre s’il donnera quelque marque de vie avant qu’on le mette au cercueil.

On pense ensuite à faire une canne ou un bâton d’appui, qui porte le nom de chung, afin que l’âme ait quelque soutien qui puisse lui servir à se reposer. Ce bâton se suspend ensuite dans quelque temple des morts. On fait aussi cette sorte de tablette que les missionnaires appellent tablettes des morts, et