Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/307

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Lorsque tous ces devoirs ont été remplis, on se lève, et un parent éloigné du mort, ou un ami en habit de deuil, qui a reçu à leur arrivée les personnes invitées, continue de faire les honneurs de la maison, et les conduit dans un autre appartement, où l’usage est de leur présenter des fruits secs, du thé et d’autres rafraîchissemens. Celles qui demeurent à peu de distance de la ville viennent s’acquitter en personne de toutes ces bienséances. Celles que l’éloignement ou quelque indisposition en empêche envoient un domestique avec leurs présens et un billet de visite qui contient leur excuse. L’usage oblige aussi les enfans du mort, ou du moins le fils aîné, de rendre visite pour visite ; mais il suffit qu’ils se présentent à chaque porte, ou qu’ils envoient un billet par un domestique.

Quand le jour des obsèques est fixé, on en donne avis aux parens et aux amis de la famille, qui ne manquent pas de se rendre au jour marqué ; le convoi commence par des figures de carton qui représentent des esclaves, des tigres, des lions, des chevaux, etc., et qui sont portées par des hommes. D’autres troupes suivent, marchant deux à deux, les uns avec des étendards, des banderoles, ou des cassolettes remplies de parfums ; d’autres avec des instrumens de musique, sur lesquels ils jouent des airs lugubres. Dans quelques provinces, le portrait du mort s’élève au-dessus de tout le reste, avec son nom et ses titres