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de cette tour. C’est un fort gros mât, qui, prenant du plancher du huitième étage, s’élève de plus de trente pieds en dehors. Il est engagé dans une large bande de fer de la même hauteur, tournée en spirale, et éloignée de plusieurs pieds de l’arbre ; de sorte que, dans l’éloignement, on le prendrait pour une espèce de cône creux d’une grandeur extraordinaire : il est terminé par une grosse boule dorée. Cet édifice est l’ouvrage le plus solide et le plus magnifique de tout l’Orient.

La Chine est remplie de ces temples que les Européens ont nommés pagodes, et qui sont consacrés à quelque divinité fabuleuse. Les plus célèbres sont bâtis sur des montagnes stériles ; mais les canaux qui ont été ouverts à grands frais pour conduire l’eau des hauteurs dans des réservoirs ; les jardins, les bosquets, et les grottes qu’on a pratiqués dans les rochers pour se mettre à l’abri des chaleurs excessives d’un climat brûlant, rendent ces solitudes extrêmement agréables. L’édifice consiste en portiques, pavés de grandes pierres carrées et polies ; en salles et en pavillons, qui terminent les angles des cours, et qui communiquent l’une à l’autre par de longues galeries, ornées de statues en pierre, et quelquefois en bronze.

Les arcs de triomphe sont fort médiocres ; mais, à une certaine distance, ils forment un spectacle qui a quelque chose de noble et d’agréable dans les rues où ils sont placés.