Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 8.djvu/328

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par élever un certain nombre de colonnes sur lesquelles on pose le toit. Tous les édifices de la Chine étant de bois, il est rare que les fondemens aient plus de deux pieds de profondeur. Les murs sont ordinairement de brique ou d'argile battue, quoique dans plusieurs cantons on les fasse de bois. Ces maisons n’ont généralement qu’un rez-de-chaussée, à l’exception de celles des marchands, qui ont un second étage, nommé léou, dont ils font leur magasin.

La magnificence des maisons consiste dans l’épaisseur des solives et des colonnes, dans le choix du bois, et dans la belle sculpture des portes. Il n’y a point d’autres degrés que ceux qui servent à élever un peu la maison au-dessus du rez-de-chaussée ; mais le long du corps de logis règne une galerie courante de six à sept pieds de largeur, et revêtue de belles pierres de taille.

Le peuple emploie pour la construction des murs une sorte de briques qui ne sont pas cuites au feu, excepté pour la façade, qui est toujours en briques cuites. Dans quelques provinces, les maisons ne sont que d’argile trempée et battue entre deux ais ; dans d’autres, ce sont des claies de bois, revêtues de terre et de chaux : mais chez les personnes de distinction, les murailles sont toutes de briques polies, et souvent ciselées avec art. Dans les villages, surtout dans quelques provinces, les maisons sont généralement de terre