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de cent soixante lieues de longueur dans ces trois provinces.

Ce fameux canal, dont le nom revient si souvent dans les relations des voyageurs, commence à la ville de Tien-tsing-uey, dan le Pé-tché-li, qui est située sur la rivière de Pay ou de Pei-ho. Après avoir traversé les provinces de Pé-tché-li et de Chan-tong, il entre dans celle de Kiang-nan, où il se joint au Hoang-ho ou fleuve Jaune. On continue de naviguer pendant deux jours sur ce fleuve, d’où l’on entre dans une autre rivière ; ensuite le canal recommence, et conduit à la ville de Hoai-ngan-fou : de là, passant par plusieurs villes, il arrive à Yang-tcheou-fou, un des plus célèbres ports de l’empire. Un peu plus loin, il entre dans le grand fleuve Yang-tse-kiang, à une journée de Nankin. La navigation continue par ce fleuve jusqu’au lac Po-yang, dan la province de Kiang-si. On traverse ce lac pour entrer dans la rivière de Kan-kiang, qu’on remonte jusqu’à Nan-ngan-fou ; ensuite on fait douze lieues par terre jusqu’à Nan-hiang-fou, dans la province de Quang-tong, où l’on se rembarque sur une rivière qui conduit à Canton.

Ainsi, par le moyen des rivières et des canaux, on peut voyager fort commodément de Pékin jusqu’aux dernières extrémités de l’empire, c’est-à-dire l’espace d’environ six cents lieues, sans autre interruption qu’une journée de marche pour traverser la montagne Mey-lin ; encore peut-on se dispenser de quitter sa bar-