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La couleur de la porcelaine noire, nommée oumien, est plombée, et ressemble à celle des verres ardens : l’or qu’on y ajoute lui donne un nouvel agrément. On mêle trois onces d’azur avec sept onces d’huile commune de pierre, et l’application n’a lieu qu’après qu’on a fait sécher la porcelaine. En variant les proportions on rend la couleur plus ou moins foncée. Lorsque la pièce est cuite on y applique l’or, et la seconde cuisson se fait dans un fourneau particulier.

Le noir luisant ou de miroir, nommé ou-kin, qui doit son origine au caprice du fourneau, se donne à la porcelaine en la trempant dans un mélange liquide d’azur préparé : cette composition doit avoir un peu d’épaisseur. Avec dix onces d’azur en poudre, on mêle, une tasse de tsi-kin, sept de pé-you, et deux d’huile de cendre de fougère brûlée avec de la chaux. Ce mélange produit son vernis dans la cuisson ; mais il faut placer la porcelaine de cette espèce vers le centre du fourneau, et non près de la voûte, où le feu a plus d’activité.

On fait une espèce de porcelaine presque percée à jour comme les ouvrages de découpure, avec la tasse au milieu, cest-à-dire que la tasse ne fait qu’une seule pièce avec la partie découpée. D’Entrecolles n’en vit point de cette sorte ; mais il en vit une autre sur laquelle on avait peint, d’après nature, des femmes chinoises et tartares ; la draperie, le teint, et les