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moins fort sur le côté le plus uni du trou, suivant le degré de noirceur qu’ils veulent donner à leur écriture. Lorsqu’ils écrivent, ils ne tiennent pas obliquement leur pinceau comme les peintres, mais perpendiculairement comme s’ils voulaient piquer le papier. Ils écrivent de haut en bas, et vont de droite à gauche. Leurs livres commencent comme nous unissons les nôtres, c’est-à-dire que notre dernière page est pour eux la première.

Le marbre, le pinceau, le papier et l’encre se nomment sée-pao, mot qui signifie les quatre choses précieuses. Les Chinois lettrés prennent autant de plaisir à les tenir propres et en bon ordre que nos gens de guerre à ranger et à nettoyer leurs armes.

L’art de l’imprimerie, qui ne fait que de naître en Europe, est connu à la Chine depuis un temps immémorial : mais la méthode des Chinois ne ressemble point à la nôtre ; ayant, au lieu de lettres, un caractère particulier pour chaque mot, ils taillent ou gravent leurs compositions en bois. L’usage d’une multitude de types ou de caractères qui répondraient à tous les mots de leur langue serait peut-être impraticable à la Chine. Ils ont besoin de tailler autant de planches que leur livre doit contenir de pages : ce qui les met souvent dans la nécessité de se pourvoir d’une chambre fort spacieuse pour les matériaux d’un seul volume.

Un ouvrage qu’on destine à l’impression est transcrit par un bon écrivain sur un papier