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grammaire, la rhétorique, l’histoire et les lois de leur pays, avec la morale et la politique.

On voit par l’histoire de la Chine que les mathématiques ont été cultivées dans cet empire dès les plus anciens temps. L’usage des quatre premières règles de l’arithmétique y est établi ; mais ils n’ont point, comme nous, de caractères arithmétiques composés de neuf figures et du zéro.

Pour faire leurs comptes, ils emploient un instrument nommé suan-pan, qui consiste dans une petite planche traversée du haut en bas de dix à douze petites verges parallèles en fils-d’archal, dans chacun desquels sont passées sept petites boules d’os ou d’ivoire qui peuvent monter et descendre, mais qui sont tellement partagées par une séparation vers le milieu de la planche, qu’il y en a deux d’un côté et cinq de l’autre. Les deux qui sont dans la partie supérieure valent chacun cinq, et les cinq de la partie basse sont pour les unités. En joignant ou séparant ces boules, les Chinois calculent à peu près comme on le fait en Europe, avec des jetons, mais avec tant de promptitude et de facilité, qu’ils suivent sans peine un homme, quelque vite qu’il lise un livre de comptes. Nous ne saurions, avec le secours de nos chiffres, atteindre à la rapidité avec laquelle les Chinois supputent les sommes les plus considérables.

Leur géométrie est assez superficielle ; ils sont aussi peu versés dans la théorie que dans