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démie de musique, composée des plus habiles musiciens de la Chine : il en donna la direction à son troisième fils, qui était homme de lettres, et qui avait lu beaucoup. Les académiciens commencèrent par un nouvel examen de tous les auteurs qui avaient écrit sur cette matière : ils firent composer toutes sortes d’instrumens à l’ancienne mode, suivant les dimensions qu’ils tirèrent de leurs livres ; mais les ayant trouvés trop défectueux, ils les corrigèrent par des règles plus modernes ; après quoi, ils formèrent un recueil de musique en quatre volumes, sous le titre de véritable Doctrine du Liti, composée par l’ordre de l’empereur. Ils y joignirent ensuite un cinquième tome, qui contenait les élémens de la musique européenne, rédigés par le père Pereyra.

Les Chinois ont inventé huit instrumens, auxquels ils trouvent beaucoup de rapport avec la voix humaine. Les uns sont de métal, comme nos cloches ; d’autres de pierre, entre lesquels on en distingue un qui a la forme de nos trompettes ; d’autres sont de peaux, comme nos tambours. Entre plusieurs espèces, il y en a de si pesans, que, pour en faire usage, on est obligé de les poser sur un bloc de bois. Les instrumens à cordes sont en fort grand nombre ; mais les cordes sont ordinairement de soie, et quelquefois de boyaux, comme celles des vielles que les aveugles portent dans les rues, et celles des violons. Ils n’ont que trois cordes, sur lesquelles on joue avec un archet :