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cependant on en voit un à sept cordes, qui est fort estimé, et dont l’harmonie n’est pas désagréable, lorsqu’il est touché par une main habile. Il y en a d’autres encore, mais uniquement composés de bois ; ce sont de grandes tablettes qu’on frappe l’une contre l’autre. Les bonzes se servent d’une petite planche qu’ils touchent avec assez d’art et en cadence. Enfin les Chinois ont des instrumens à vent, tels que des flûtes, dont on distingue deux ou trois sortes, et un autre composé de plusieurs tuyaux, qui a quelque ressemblance avec notre orgue, et qui rend un son fort agréable ; mais qui est si petit, qu’il se porte à la main. On en avait offert un à l’empereur, que le père Pereyra trouva le moyen d’agrandir, et qui fut placé dans l’église des jésuites de Pékin : la nouveauté et l’harmonie de cet instrument charmèrent les Chinois ; mais ils furent encore plus surpris de lui voir jouer seul des airs européens ou chinois, et les mêler quelquefois ensemble avec beaucoup d’agrément.

Pereyra, dont le talent était singulier pour la musique, plaça au sommet de l’église des jésuites une grande et magnifique horloge : il fit fondre un assortiment musical de petites cloches qui furent suspendues dans une tour construite exprès pour cet usage, et qui, à l’aide d’un grand tambour, formèrent un carillon qui jouait à chaque heure du jour les plus beaux airs du pays ; l’heure sonnait ensuite sur une cloche d’un ton plus grave. Ce