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sa conduite auraient prévenu le scandale, s’ils eussent apporté une juste rigueur à le punir de ses premières fautes : mais alors il n’y a point de châtiment trop sévère pour le coupable. Il est coupé en mille pièces ; sa maison est détruite, et l’on élève un monument pour éterniser l’horreur d’une si détestable action.

On a déjà vu quelques exemples de la vénération des enfans pour leurs pères, dans l’article du deuil pour les morts. Ce respect et cette soumission pour les auteurs de leur naissance, qui sont les premiers sentimens qu’on leur inspire, les dispose à l’observation du second devoir, c’est-à-dire à l’obéissance qu’ils doivent aux princes et aux gouverneurs ; et ces deux principes sont comme la base de toute la morale et de toute la politique chinoise.

Les devoirs qui regardent le mari et la femme, et les enfans d’un même père entre eux, établissent l’harmonie et le bon ordre qui règnent généralement dans les familles. La même influence que ces devoirs ont dans la vie privée se répand dans la société publique. Sous le nom d’amitié on comprend ce sentiment d affection qu’on doit à tous les hommes, proches ou éloignés, étrangers comme voisins. Le devoir consiste dans la modestie et la circonspection à laquelle chacun est obligé personnellement, et dans les civilités et les complimens qu’on se doit l’un à l’autre, suivant l’âge, le rang et le mérite.

Les règles de la bienséance ont introduit dans