Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/209

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extravagantes, plusieurs interprètes soupçonnent qu’elles peuvent y avoir été interpolées dans des temps postérieurs. Ces compositions poétiques, dont le style est fort laconique et chargé de vieux proverbes qui le rendent fort obscur, peuvent être divisées en cinq différentes classes : la première comprend l’éloge des hommes illustres par leurs vertus et leurs talens, avec quantité d’instructions ou de maximes qui se chantaient dans les grandes solennités, telles que les sacrifices, les funérailles et les cérémonies instituées à l’honneur des ancêtres ; la seconde renferme les usages de l’empire dans une espèce de romans composés par divers particuliers ; elles ne se chantaient point, mais elles se récitaient devant l’empereur et ses ministres, dont elles ne censurent pas moins les défauts que ceux du peuple : la troisième porte le titre de comparaisons, parce que cette figure y est employée continuellement ; la quatrième contient des odes qui s’élèvent, dit-on, jusqu’au sublime ; la cinquième contient des vers qui parurent suspects à Confucius, et qu’il regarda comme apocryphes. Ce qu’on peut affirmer, sans que nous devions en être plus vains, c’est que toutes ces productions, qui n’ont de respectable que leur ancienneté et quelques traits de bonne morale, ces monumens qui sont au-dessus du sublime, sont fort au-dessous de nos bons livres ; mais il était beau de les voir, ces monumens, quand le