Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/124

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C’est alors que Flèche-Perçante fut baptisée et chrétiennement unie à l’aventureux chevalier du Capricorne qui, dès le lendemain de la cérémonie, s’écria :

— Mordious ! vicomte, la nuit porte conseil, je vous accompagne.

— Mais votre fort, capitaine ?

— J’ai nommé lieutenant Colletti le Napolitain ; Franche-Corde en est ravi, le digne homme ! Les indigènes ne jurent que par Zaffi-Ramini, et madame la chevalière Flèche-Perçante est très désireuse de faire un petit voyage en France où je ne serai pas de trop pour aider mon général à nous recruter un corps d’aventuriers premier choix.

Aussi bien Béniowski lui dut-il l’engagement d’un de ses anciens frères d’armes, le capitaine Rolandron de Belair dont le bel air fut impartialement constaté par l’auditoire du jovial Jean de Paris.

— Sergent, lui demandait-on, comment appelez-vous ce joli petit officier ?

— Eh quoi ! vous ne reconnaissez pas M. Alexandre de Nilof, le frère de la mariée. Notre général lui a donné l’épaulette et le prend pour aide-de-camp. Voyez-vous ce Polonais habillé à la hongroise, c’est Vasili, un solide serviteur, allez ! Nous sommes tous solides, d’abord… Si vous connaissiez Franche-Corde !… et Brise-Barrot ! Pic de Lannion !… ou Moustique du Canada, un ressuscité, la mort des crânes !…

Le major du Capricorne, comme on le voit, avait déjà formé les cadres de la légion Béniowski, dans laquelle les postes de sous-officiers furent répartis entre les vétérans tels que Jean de Paris lui-même, Sans-Quartier, Jambe-d’Argent et Saur le Dunkerquois, intelligents recruteurs.

La garnison de Madagascar ne fut pas oubliée non plus ; Brise-Barrot, Pic de Lannion, Moustique, héroïques soudards,