Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/160

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remontait sa rive gauche pour se réfugier chez les Sakalaves.

Les otages furent livrés. Six cents esclaves restèrent au service des Français et travaillèrent immédiatement à l’enceinte du nouveau camp de Louisbourg.

Le chevalier Vincent du Capricorne dirigeait la construction des retranchements et des cabanes.

Un conseil de guerre s’assembla sur-le-champ. Atteint et convaincu de trahison, Vahis fut à l’unanimité condamné à la peine de mort ; mais il demanda grâce en promettant des révélations importantes. Béniowski lui-même appuya chaudement sa demande.

— Le conseil, s’il y a lieu, pourra proposer une commutation de peine, dit M. de Rosnevet qui présidait.

La séance fut levée et Vahis conduit aux fers à bord du vaisseau le Roland, où Béniowski se hâta d’aller exprimer toute sa gratitude au brave Kerguelen.

— Je n’appareillerai pas, je vous le promets, avant d’avoir consolidé votre premier établissement, dit le marin breton, et surtout sans avoir découvert avec vous les perfidies de nos ennemis communs.

Les aveux de Vahis devaient être complets. – Il y allait pour lui de la vie ; une terreur sans égale lui fit révéler toutes ses machinations, ses intrigues auprès des naturels, l’histoire honteuse de ses relations avec l’intendant Maillart, avec le capitaine Frangon, c’est-à-dire Stéphanof, et enfin avec Sabin Pistolet de Pierrefort et le baron de Luxeuil lors de leur relâche à l’île de France.

— Encore, Monsieur, encore ! disait Kerguelen de sa voix menaçante, parlez, et prouvez le plus possible.

Vahis, épouvanté, fournissait de nouveaux détails et de nouvelles preuves :