Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/192

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« Si les Sakalaves sont soumis, si ma colonie est fondée, si mon entreprise réussit, Aphanasie, Richard, mes enfants, c’est à vous que je le dois !… »

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Ici, Aphanasie, palpitante, interrompit sa lecture pour se jeter à genoux en remerciant le ciel ; madame de Nilof priait avec sa fille. Des larmes fraternelles emplissaient les yeux du vicomte de Chaumont-Meillant. Petrova et Chat-de-Mer battaient des mains.

La fin de la longue missive de Béniowski ne contenait plus que d’heureuses nouvelles. Salomée l’avait terminée par une page remplie des plus touchantes expressions de gratitude. Elle n’oubliait pas d’y faire l’éloge du jeune Alexandre de Nilof, qui s’était comporté en héros dans les premières opérations de la guerre contre les Sakalaves : – « J’en écris bien plus long, à ce sujet, dans ma lettre à Rixa, – mais elle n’est pas cachetée. » Et madame de Nilof, avide de tout savoir, s’empressa de lire encore la lettre de Salomée à sa jeune sœur du château des Opales.

La seule contrariété dont le comte et la comtesse fissent part à leurs amis dans les dernières pages de leur intéressant mémoire, était le remplacement officiel du brig le Postillon par le Coureur, navire de même rang. Béniowski regrettait le précieux concours du capitaine Saunier. « Mais, disait-il, après trois ans de campagnes dans les mers de l’Inde, dont deux activement consacrés à la colonie de Madagascar, il était bien juste que ce brave officier et son équipage allassent recevoir en France la récompense de leurs bons et loyaux services ».

C’était par le Postillon qu’étaient arrivées les lettres de Béniowski, de Salomée et d’Alexandre de Nilof. On les lut, on les relut, on les commenta sous les ombrages de Chaumont-