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Page:La Liberté, ou Mlle Raucour, 1791.djvu/20

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nion comme un morpion aux couilles d’un pauvre homme. Je mets donc la motion aux voix, & je demande que toutes celles qui ſont de l’avis de l’intervention, s’exploitent en préſence de la récalcitrante, pour lui prouver la liberté des ſuffrages. A l’inſtant toutes les aſſiſtantes tombent à la renverſe deux à deux ; on n’entend plus dans la ſalle que des ſoupirs étouffés, avant-coureurs de la volupté ; le parquet retentit des coups de culs, cent fois répétés : toute la bande joyeuſe s’eſcrime avec l’ardeur des plus vigoureux athlettes. Adeline ſeule, triſtement aſſiſe ſur ſon ſiege, ſemble plongée dans une eſpece d’anéantiſſement. Elle ſe réveille enfin, & trouſſant ſes juppes avec fureur, ”je jure par cet antre auſſi reſpectable que le Styx, une haine éternelle à toute la ſecte anandrine. Puiſſe-t-elle voir ſes cons ſécher de beſoin, implorer en vain les ſecours de Priape, & moi, nager dans un océan de foutre. A ces mots elle quitte la ſalle & diſparoit.

Cependant les votantes s’empreſſoient de donner leur opinion ; elles