pre qu’il ne faut ; mais, ſans prévention, nous oſons nous flatter qu’aux yeux du public, nous ſommes moins avilies, moins mépriſables qu’elles ; la raiſon en eſt ſimple & à la portée d’un chacun. Nous foutons, nous branlons, quelquefois même, puisqu’il faut l’avouer, nous gamahuchons ; mais c’eſt pour gagner notre vie, & qu’importe, après tout, de quelle maniere on la gagne ? Les uns ſe procurent leur ſubſiſtance à la ſueur de leurs fronts, nous vivons de celle de nos culs ; d’ailleurs en ſatisfaiſant ce beſoin le plus urgent pour tout être vivant, nous rempliſſons le but de la nature, qui ne nous a pas fait des cons pour y loger des ſouris, & ſi nous n’avons pas ſouvent le plaiſir de faire des enfans, nous avons celui de décharger, & ce n’eſt pas le moins ſenſible de tous. Mais les anandrines, qui nous taxent de mauvaiſes coquines, peuvent-elles alléguer en leur faveur des raiſons auſſi plauſibles que celles que je viens d’expoſer, je les en défie. Elles ſont au-deſſus du beſoin, elles en conviennent ; leur coït ne peut pas remplir le but de la nature ; c’eſt tout ſimple :
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