patrie pour ſe ſouſtraire à la rage d’une populace mutinée ; la meilleure nobleſſe du royaume errante chez l’etranger pour éviter la lanterne… …exerçant dans Paris le deſpotiſme le plus abſolu ; un homme diſtingué par ſon mérite perſonnel, puni du dernier ſupplice pour avoir voulu être fidèle à ſon roi ; une caiſſe publique s’autoriſant du déſordre actuel pour manquer à ſes engagemens les plus ſacrés, le crédit & le commerce ruinés ſans reſſource ; le déſordre dans toutes les parties de l’adminiſtration ; le pouvoir légiſlatif abuſant de ſon autorité, le pouvoir exécutif ſans force & ſans vigueur ; les droits les plus ſaints foulés aux pieds, la religion ſapée par ſes fondemens, ſes miniſtres réduits à la mendicité ; les repréſentans d’une nation auguſte, oubliant la dignité de leurs fonctions, s’injuriant ſans pudeur, employant de part & d’autre, pour faire valoir leur opinion les armes de l’aſtuce, les reſſources des ſophiſmes, & les traits de la calomnie elle-même : telles ſont mes chères conſœurs, les triſtes ſcénes qui ſe paſſent
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