Page:La Madelène - Le comte Gaston de Raousset-Boulbon, sa vie et ses aventures, 1859.djvu/114

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assaillants, il se vit attaqué sur dix points à la fois et partout avec la même vigueur. La première et la deuxième section surtout, firent des prodiges.

L’ennemi, délogé et chassé de maisons en maisons, avait concentré sa résistance dans l’Alameda, jardin public, entouré de murs. Les rues et les places qui y aboutissent, larges et droites, favorisaient le feu de son artillerie.

— En avant, la France ! cria M. de Raousset ; et l’Alameda, comme tous les obstacles qui le précédaient, fut emporté à la baïonnette.

La cavalerie, lancée dans les rues sur un ennemi en désordre, ne lui laissa pas le temps de se rallier ; elle acheva sa défaite ; mais la fatigue des chevaux ne lui permit pas une longue poursuite. Soldats, Indiens, gardes nationaux, s’enfuirent à travers champs, en jettant leurs armes et leurs uniformes ; on prit trois canons, un drapeau ; le général Blanco, suivi de quelques officiers, s’échappa à grand’peine et courut à toute bride sur la route d’Ures. Le désastre des Mexicains était aussi complet que possible.

Ainsi que M. de Raousset l’avait dit aux parlementaires, une heure avait suffi pour emporter la ville.

Nous n’avons pas la prétention de donner au combat d’Hermosillo l’importance d’une bataille rangée ; mais tout est relatif en ce monde. S’il avait fallu au premier consul la grande bataille de Marengo pour lui donner l’Italie, le combat d’Hermozillo devait suffire pour assurer la Sonore à M. de Raousset. Quand il l’a quittée, ce n’est pas le canon qui l’a chassé.

Le général Blanco avait avec lui quatre cents hommes