Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cnfation , fi elle ne pénétroic jufqu’au cerveau , qui eft prouvé, par tant d’expériences & d’obfervationsinconteftables, être le fiege de cette divine fubftance.

Ne diffimulons cependant rien ; il eft des hy pothefes favorables à la propagation ultérieure desfens des images, en un mot des fenfations* Je vais les les expofer.

Les objets font repréfentés au fond de l’œil fur la rétine ; cette membrane eft Fexpanfion du nerf optique ; ce nerf part de la moelle du cerveau ; il eft compofé de fibres circulairement arrangées , qui forment une cavité imperceptible , dans laquelle coulent des efprits animaux , aufli invifibles que cette cavité. Or on conçoit aifément, dans ce tube nerveux , auant de petites fibres qu’il y a de points dans l’image de l’objet , de forte que chacune étant ébranlée par l’a&ion des rayons qui forment cette image , femble pouvoir porter au cerveau , qui doit le rendre à Famé , un ébranlement toujours diminutivement proportionnel, à mefure qu’il fe propage , au point coloré ou à l’imprefiion qu’elle a reçue.

Tel eft le premier fyftéme, qui n’eft peut-ét&e folide , que du nom des parties qu’on met en jeu , pour expliquer ce phénomène.

Voici le fécond. Ce n’eft plus l’ondulation des fibres nerveufes , qui produit les fenûtions dans