Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/111

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autres, que ce qui fe dit des animaux, l’eft mutuellement à l’homme. Or Arillote m’accorde cette grande vérité, lui qui n’eft pas accufé de favorifer le fpiritualifme. Tant mieux ! Plus de difpute ; j’ai trouvé le point fixe, d’où je vais partir pour dépouiller des organes injuftenfient élevés fur les débris du principe qui les anime , & détrôner pour jamais le tyran ufurpateur de l’empire de l’ame ; c’eft la mature , à laquelle il eft temps de faire fuccéder îtfpriu

Tout le domaine de notre vafte entendement vient d’être réduit à un feul principe par un jeune philofophe que je mets autant au-deflus de Locke , que celui-ci au - deffiis de Defcartes , de Mallebranche, de Leibnitz, de Wolf , &c. Ce principe s’appelle perception , & il naît de la fenfation qui fe fait dans le cerveau.

C’eft une chofe allez finguîiere, qu’après avoir nié la propagation de l’impreffion des fens jufqu’au cerveau, j’admette cependant ce qui la fuppofe ; mais Tralles vous l’avouera nous autres auteurs , gens diftraits , nous perdons de vue nos principes : nous accordons ce que nous avons nié, nous nions ce que nous avons accordé ; & comme les aûronomes ne s’étonnent pas d’une erreur de quelques milliers de lieues dans leurs calculs de la diftance des planètes, fuivant M. de Fontenelle/une dou-