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Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/112

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zaine de contradictions nous femble une bagatelle , tant l’art eft difficile !

Au fond ne vaut-il pas mieux rendre enfin juftice à la vérité , que de s’opiniâtrer , comme un fct y contr’elle ? Oui , le changement que Taélion des corps externes occafionne dans les nerfs des organes fenfitifs , eft porté par ces tuyaux au cerveau > qui éprouve , en conféquence du nouveau mouvement qu’il reçoit , une modification nouvelle ; & par elle , une nouvelle façon de fentir, à laquelle on a donné le nom de fenfation. Ce que portent les nerfs ébranlés , n’en eft que la matière , ou la caufe matérielle. Ôtez cette fenfation, comme dans tous les cas , où ce qui alloit la produire , eft arrêté en chemin , comme par d’infurmontables ganglions ; vous n’aurez point de perception , l’ame n’appercevra pas plus , que ne fendra le cerveau.

Ainfi en faifant l’expofition de cette .nouvelle doékrine , demandons grâce pour tant de paroles perdues : à condition cependant qu’il nous fera permis de ne pas dire des chofes à l’avenir. Car qui en dit ? Dans cette idée nous fuivrons le célèbre commentateur de Leibnitz.

Les fenfrtions forment ce que Wolf appelle les idées matérielles] les perceptions forment les idées finfuives. Les idées matérielles font naître les idées