Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/115

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que le corps eft à l’ame, & : réciproquement , dans la plus grande exaftitude. Mais les idées raifonnables, fpirituelles, réfléchies, font fans doute auffi intimement liées aux fenfitives, que celles-ci le font aux matérielles. On obferve par-tout la même chaîne & les mêmes dépendances. Le cerveau reçoit-il une nouvelle impreffion ? Nouvelle idée dans l’ame. Celle-ci s’aflè&e-t-elle d’unç nouvelle idée ? Non-feulement il en réfulte les mêmes mouvemens & les mêmes fenfations dans le corps : mais fi cette affe&ion eft profonde , l’attention s’en mêle ; c eft elle qui la confidere, l’examine, la retourne. Alprs elle prend le nom de réflexion , faculté de lame qui fert à combiner un fentiment & tous fes rapports, avec une infinité d’autres qui fe repréfentent par les çmfes fpirituelles, pu corporelles, dont on a parlé. C’eft ainfi que l’ame n’a qu’à fe replier en quelque forte fur elle-même pour exercer fes plus brillantes facultés, les étendre , montrer du génie, de la force , de la fagacité ; femblable à un rayon qui ne fe réfléchit point , fans devenir plus aâif ; ou, fi l’on veut, à une draperie qu’un heureux pli du peintre ou du graveur embellit.

Laifibns l’hypothefe des perceptions Wolfiennes, déjà donnée dans tant d’ouvrages , & particulièrement en peu de mots dans Fhifloirc naturelle de rame. Quelque plaifante qu’elle foit , il fera encore plus agréable, de contempler le merveilleux concert