Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/123

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& fe moule au canal des vertèbres ; combien de nerfs partent de la fubftance médullaire de ce canal ! Et que font-ils eux-mêmes ? Une prolongations en forme de petits cordons, de cette moelle de l’épine : de cordons creux , dans la cavité defquels fe fait une vraie circulation des efprits animaux , comme de fang dans les vaifleaux fanguins, & de lymphe dans les vaifTeaux lymphatiques, quoique les yeux armés des plus excellens microfcopes n’aient jamais pu voir , ni toute l’induftrie anatomique découvrir, ni ce fubtil fluide, ni le dedans des tuyaux qu’il parcourt avec la vivacité de la lumière. Ces efprits qu’on admet , quoiqu’invifibles , tandis que tant de libertins ne croient point à lame , parce qu’elle ne tombe pas fous les fens : ces efprits, dis-je , font originairement une produéiion du plus pur fang de l’animal , de celui qui lui monte au cerveau , tandis qu’il eft néceflaire que le plus épais defeende ; c’eft ce fang vif & mobile qui les donne à filtrer ; ils paflent de la fubftance ccrticale dans la médullaire, enfuite dans la moelle, allongée, dans celle de l’épine, & enfin dans les nerfs qui en partent , pour aller , invifiblement gros ^ilefprits , porter avec eux le fentiment & la vie dans toutes les parties du corps.

Arrivés aux mufcles, ces nçrfs s’infinuent dans leur maffe, s’y diftribuent par-tout, & s’y ramj-