Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/125

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dès que Famé commande , aux parties qu’on veut remuer.

Cette force , comme on voit , ne peut être foupçonnée d’être inhérente au corps des mufclcs ; elle leur eft tout-à-fait étrangère , & n’a rien de commun avec celle qui leur eft propre ; mais Tune fert à exciter l’autre, il ne lui faut qu’un inftant pour aller à elle , & voler à fou fecours.

Telle est la facilité que les deux puiffances du corps ont de fe joindre & de fe réunir , pour faire, fuivant le langage de l’école, un agrégat de forces compofées de celle qui eft infiniment mobile, & de celle qui eft abfolument immobile par rapport aux parties où elle réfide.

Rien n’étoit plus néceflaire que cette prompte réunion , pour favorifer ce grand agent des corps animés , cet archée, (archœus faber ) à qui le fenriment doit fon exiftence , comme au fentiment là penfée , je veux dire le mouvement. Certainement l’une fans l’autre n’eût pu produire tant d’effet , fiir-tout celle du parenchyme , qui eft la plus foible. EfFe&ivement , qu’eft-ce que la contraction fpontanée , fans les fecours vitaux ? Et ceux-ci à leur tour remueroient-ils fi puiflamment de telles ma-» chines, s’ils ne les trouvoient toujours prêtes à être mifes en branle par cette force motrice , par ce reffort inné, fi univerfellement répandu par-tout, qu’il eft difficile de dire où il n’eft pas , & même