Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/129

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ces miracles qu’une imagination vive & Follardt rend plus faciles qu’on ne croit.

La volonté feroit-elle donc matérielle , parce qu’elle agit ainfi fur une matière auffi déliée que celle des efprits.

De tels prodiges pourroient-ils être rejetés fur Taétivité d’élémens auffi groffiers que le font les plus fubtiles molécules de nos corps ? la volonté , d’un autre côté , feroit-elle dans le cerveau , fans lui appartenir, sans en faire partie ? Quoiqu’il en foit, elle eft tout-à-fait diftin&e du vifcere qu’elle habite ; c eft un illuftre étranger dans une vilaine prifon.

Mais voici une preuve nouvelle de la fpiritualicé de la moitié de notre être : je la crois tellement fans réplique , que je défie. tous les matérialistes d’y répondre. Vive dieu ! quel dilemme !

Il n’y a dans tous les corps animés que folides & fluides ; les uns fe ratifient par des frottement continuels qui les ufent & les confument. Les autres laiflènt fans cefle évaporer leurs particules aqueufes , leurs principes les plus mobiles & les plus volatils , avec ceux que la circulation a détachés des vaifleaux. Tout tranfpire enfemble, & tout fe répare de même, (avec ufure ou furcroit jufqu’à un certain âge,) par le merveilleux ouvrage de la nutrition.

À préfent , dites-moi , je vous prie , où vous