Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/132

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paire vague & du nerf intercojlal ^ commun* aux inteftins & au cœur , allumant la fièvre , met-elle en fi grand défordre le corps & l’ame ? Quel eft l’empire de* véficules féminales trop pleines > Toute l’économie des deux fubftamces en eft bouleverfée. Un coup violent fur la tête jette lame la plus ferme en apoplexie. Elle ne peut pas plus s’empêcher de voir jaune dans l’iéterc , que le foleil rouge , au travers du verre ainfi coloré , fait exprès pour pouvoir impunément regarder ce bel aftre. Enfin fi telle eft l’abfohie néceflité des fens , du cerveau , de telle ou telle autre difpofition phyfique , pour produire les idées liées à cet arrangement d’organes ; fi ce qui bouleverfe la circulation & le cerveau , bouleverfe l’ame quant & quant , comme dit Montaigne ; pourquoi recourir -à un être , qui paroît de raifon, pour expliquer ce qui eft inexplicable hors du matérialifmeî &c. »

Rien de plus aifé que de répondre, s’il ne le toit encore plus d’interroger. Que voulez-vous que je vous dife ? Vous favez déjà tout le myftere. Telle eft l’union de l’ame & du corps , & nous fommes ainfi faits. Voilà toutes les difficultés tranchées d’un feul mot.

Mais le moyen de ne pas s’écrier avec S. Paul, ô altitudo ! à la vue de tant d’incompréhenfibles, merveilles ! l’ame ne participe en rien de la nature