Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/89

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( 79 ) LES ANIMAUX PLUS QUE MACHINES. Avant Defcartes , aucun philofophe n’avoit regardé les animaux comme de* machines. Depuis cet homme célèbre, un feul moderne des plus hardis s’eft aviféde réveiller une opinion, qui fembloit condamnée à un oubli , & même à un mépris perpétuel, non pour venger fon compatriote, mais portant la témérité au plus haut point , pour appliquer à l’homme fans nul détour ce qui avoit été dit des animaux, pour le dégrader, l’abaifler a ce qu’il y a de plus vil , & confondre ainfi le maitre & le ro ! avec fes fujets. Il eft bon d’humilier de temps en temps la fierté & l’orgueil de l’homme ; mais il ne faut pas que ce foit au préjudice de la vérité. . Ceux qui veulent que les animaux n’aient point d’ame , de peur que l’homme ne puiffe fe difpenfer de fe mettre dans leur clafle, & de n’être que le premier entre égaux , ont beau entafler forces fur forces, augumens fur argumens, les traits quç