Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/95

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puiffe immédiatement Taffeâxr , de crainte qu’elle ne fît partie réelle du vifeere dont elle n’eft tyie partie idéale ou métaphyfique.

Cela posé, lame , femblable à un chaffeur à l’affût, du haut de fon obfervatoire , n’attend que le débrouillement deshumeursde l’œil, pour appercevoir & faifir tout ce qui paffe -devant fit fenêtre. Elle a une lunette toute prête & dreflee exprès , c’eft le nerf optique. La fenêtre , ou plutôt la guérite , eft à peine ouverte, que la longue vue a déjà fervi ; & pourvu feulement que rinftrumcnt foit bien conditionné, que le verre ne foit ni humide, ni opaque , l’ame pourra clairement voir tous les objets qui s’offriront à fes regards , fans que cet énorme paquet de moelle, où font enfevelies nos âmes toutes Vivantes, puiffe l’en empêcher.

Si les figures pouvoient paffer au cerveau par les yeux , elles y pafleroient aufli par la porte du goût^ Il y a fi peu de différence, ou plutôt une fi parfaite reflemblance entre les corps fapides , & vifibles , que nous ne ferions point obligés de recourir à la chymie , pour connoître la forme des molécules , qui agiflent fur les papilles nerveufes de la langue & du palais. Une réflexion aufli ftnfée enlevé les fuffrages * & m’a paru fans réplique. Courage > courage , doéteur ; vous ouvrez-là une brillante carrière.

Portraits de la nature, recevez donc les mêmes