Page:La Mettrie - L'homme machine, 1748.djvu/112

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de vigueur. C'est en cela seul que la vraie Médecine consiste.

Le corps n'est qu'une horloge, dont le nouveau chyle est l'horloger. Le premier soin de la Nature, quand il entre dans le sang, c'est d'y exciter une sorte de fièvre, que les Chymistes qui ne rêvent que fourneaux, ont dû prendre pour une fermentation. Cette fièvre procure une plus grande filtration d'esprits, qui machinalement vont animer les Muscles & le Cœur, comme s'ils y étoient envoiés par ordre de la Volonté.

Ce sont donc les causes ou les forces de la vie, qui entretiennent ainsi durant 100 ans le mouvement perpetuel des solides & des fluides, aussi nécessaire aux uns qu'aux autres. Mais qui peut dire si les solides contribuent à ce jeu, plus que les fluides, & vice versa? Tout ce qu'on sait, c'est que l'action des premiers seroit bientôt anéantie, sans le secours des seconds. Ce sont les liqueurs qui par leur choc éveillent & conservent l'élasticité des vaisseaux, de laquelle dépend leur propre circulation. De-là vient qu'après la mort, le ressort naturel