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l’existence. Nous savons seulement que sur certains points de l’Europe paléocène, vers la province de Liège et le nord de la France actuelle, des bois se rencontraient et que ces bois comprenaient une association végétale assez peu différente de celles qui sont propres aux stations de cette nature dans la partie australe de notre zone. C’est déjà beaucoup que d’avoir à constater une aussi précieuse notion.

Fig. 3. — Laurinées paléocénes de la forêt de Gelinden.
1. Litsæa elatinervis, Sap. et Mar. — 2. Cinnamomum sezannense. Wat. — 3. Persæa palæomorpha, Sap. et Mar. — 4. Laurus Omalii, Sap. et Mar.
Fig. 4. — Viorne paléocène de la forêt de Gelinden.
Viburnum vitifolium, Sap. et Mar.

Les abords de la cascade de Sézanne, entourés d’arbres grandioses, ensevelis dans l’ombre et couverts de plantes amies de la fraîcheur, nous révèlent avec d’autres conditions, un luxe de végétation qui ne saurait nous surprendre. Ici c’est une profusion de fougères, les unes frêles et délicates, les autres aussi robustes qu’élégantes, et quelques-unes au moins arborescentes (fig. 8). Elles croissaient en partie inclinées sur l’eau, les racines plongées dans la mousse humide et sur les rocailles tapissées d’hépatiques, en partie au fond de la forêt attenante.

Fig. 5. — Araliacée paléocéne de la forêt de Gelinden.
Aralia Looziana, Sap, et Mar,
Fig. 6. — Helléborée ( ?) paléocène de la forêt de Gelinden.
Dewalquea Gelindenensis, Sap. et Mar.

De grands lauriers parmi lesquels on reconnaît un sassafras aux feuilles trilobées (fig. 9)., des noyers opulents, de puissantes tiliacées, des magnolias, des aunes et des saules, entremêlés de viornes, de cornouillers revêtus d’une physionomie exotique et de forme exubérante, se pressaient de toutes parts. Mais