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les vitrines du Muséum par un anneau périphérique qui correspond à la région la plus extérieure d’un tronc évidé à l’intérieur et encore garni, autour de cette région, de débris de feuilles réduites à leur base et occupant leur position naturelle.

Le troisième type est celui des bananiers, dont il existe des vestiges reconnaissables dans la flore d’Aix, consistant en lambeaux de feuilles munies parfois de leur côte médiane et de fragments de pétiole. Ces vestiges indiquent l’existence d’une espèce de taille médiocre, assimilable par ses caractères au Musa ensete ou bananier actuel d’Abyssinie et de l’Afrique équinoxiale.

Fig. 3. — 1-2. Cercis antiqua, Sap., Gainier éocène de la flore d’Aix. — 3-7. Fruits de divers Acacias ou Gommiers de la flore éocène des gypses d’Aix.

D’autres formes aujourd’hui perdues ou analogues à celles des pays lointains mériteraient une mention particulière ; je ne puis songer à mentionner que les plus saillantes.

Fig. 4. — Fleurs et organes légers de divers types de végétaux de la flore des gypses d’Aix. — 1-3. Catalpa microsperma, Sap. (1. Corolle. 2. Fruit. 3. Semence.). — 4. Fraxinus exilis, Sap. — Samare. — 5. Ailantus prisca, Sap. — Samare. — 6. Palæcarya atavia, Sap. Fruit muni de son involucre. — 7. Heterocalyx Ungeri, Sap. Fruit supporté par un calice persistant aux sépales accrues et scarieuses. — 8. Bombax sepultiflorum, Sap. Corolles détachées munies de leurs étamines.

Les myricées et protéacées, les laurinées, les rhamnées, les célastrinées et pittosporées, les thérebintacées, enfin les araliacées tiennent le premier rang et comptaient, à coup sûr, parmi les types les plus fréquents, au moins dans le périmètre de l’ancienne plage lacustre.

Les Laurinées n’ont rien de particulier ; ce sont toujours, comme à Gelinden, et, comme plus tard au temps de la mollasse, des camphriers et des canneliers, sans doute aussi de vrais Lauriers ; enfin, des Persea, des Phœbe et des Oreodaphne, genres encore indigènes aux îles Canaries, et dont l’existence a dû se prolonger en Europe presque jusqu’à la fin de l’âge tertiaire.

Le type des protéacées de l’Australie est surtout représenté par le Lomatites aquensis, Sap. (fig. 2), ainsi qu’une très-belle forme de Myrica, le M. Matheroni, dont il faut chercher les similaires actuels dans l’Afrique austro-orientale et à Madagascar.

Fig. 5. — 1-3. Betula gypsicola. Sap. Bouleau éocène de la flore d’Aix. (1. Feuille. 2. Bractée fructifère gr. nat. 2a. Même organe grossi. 3. Samare, gr. nat. 3a. Même organe grossi.) — 4-6. Chênes éocènes de la flore d’Aix. — 4. Quercus salicina, Sap. — 5-6. Quercus antecedens, Sap. — 7. Myrica Matheronii, Sap. — 8. Salix aquensis, Sap. Saule éocène d’Aix. — 9-10. Microptelea Marioni, Sap. Ormeau éocène de la flore d’Aix. (9 feuille. 10. Samare, gr. nat. 10a. Même organe grossi. — 11. Ficus venusta, Sap. Figuier éocène de la flore des gypses d’Aix.

Les Rhamnées ont également fourni un très-beau Zizyphus, d’affinité javanaise. Les célastrinées reproduisent fidèlement les formes du groupe qui dominent dans les parties chaudes et intérieures du continent africain.

D’une façon générale, les végétaux épineux, à rameaux hérissés, raides et buissonneux, à feuilles étroites, sèches et coriaces, dominaient dans la flore des gypses d’Aix, comme aujourd’hui ils le font dans