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LA NATURE.

LE NOUVEAU PALÆOTHERIUM
DU MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE.

Les collections de paléontologie du Muséum viennent de s’enrichir d’une nouvelle pièce d’un très-haut intérêt scientifique ; c’est un squelette entier de Palæotherium magnum, incrusté dans un grand bloc de gypse et de marne, et qui est maintenant exposé dans la salle d’entrée des galeries d’anatomie.

Palæotherium magnum des carrières de Vitry-sur-Seine. (D’après une photographie faite à la lumière électrique dans les galeries de la carrière, par MM. Molteni et Serrin.)

Le Palæotherium magnum, dont le nom veut dire animal ancien, a été décrit en premier lieu par notre grand naturaliste Cuvier dans ses célèbres Recherches sur les ossements fossiles. C’est un mammifère entièrement éteint, sans aucun représentant actuel. Son espèce a été jadis extrêmement abondante ; les zoologistes modernes la rattachent à l’ordre des jumentés, c’est-à-dire au groupe d’animaux qui comprend entre autres, dans la nature vivante, les rhinocéros, les tapirs et les chevaux. Elle fait partie de la faune des vertébrés, que l’on trouve communément enfouis dans les dépôts gypseux. Toutes les collections paléontologiques, même les plus humbles, étaient abondamment pourvues depuis longtemps de débris ou de parties plus ou moins complètes de ce fossile, mais on n’avait pas eu encore la bonne fortune d’en découvrir un squelette entier.

Le principal résultat de l’examen de la nouvelle pièce que nous signalons a eu pour effet de démontrer que l’on s’était fait jusqu’ici une idée très-inexacte de ce qu’était cet animal en lui attribuant les proportions et la conformation du tapir, ainsi que l’avait supposé Cuvier lui-même.

Loin d’être lourd et presque massif, comme on le