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THÉRESE.


Château de R…, à quelques lieues de N…, que de mourir d’ennui dans ces cercles frivoles, où fatigué de ſon loiſir on en fatigue les autres ; où ceux qui les compoſent, n’étalent, le plus ſouvent, que des brillantes inutilités, & parlent ſans ceſſe de leur ridicule magnificence.

Mes parens, je le dis à leur gloire, ſans avoir joué dans le monde un rôle diſtingué, ſurent toujours ſe mériter l’eſtime & la bienveillance du Peuple, ſoit par leurs largeſſes, ſoit par leurs bontés, J’ajouterai même qu’ils étoient accueillis des Grands d’une maniere peu commune : choſe aſſez rare, parce que l’envie regarde toujours la proſpérité avec un œil de jalouſie, & que le mérite s’efforce d’éclipſer le mérite.

C’eſt à mes ayeul & biſayeul, que je ſuis redevable du bien être dont je jouis aujourd’hui. Ces deux Neſtor, étoient en ſi grande vénération dans le lieu de leur

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