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DE LA PÉROUSE.

qui, voulant aller directement dans l’Inde ou en Chine, dans la prime-saison, et sans toucher au cap de Bonne-Espérance, se maintiendraient par des latitudes plus élevées, pour aller ensuite reconnaître les îles de Saint-Paul et d’Amsterdam ; il paraîtra sans doute intéressant de déterminer sa vraie position, et l’on doit désirer que M. de la Pérouse, qui a les moyens de le faire, soit à portée de s’en occuper.

19. Île Grande de la Roche. On ne peut placer cette île que par conjecture, d’après la relation suivante, qu’on a extraite et traduite de l’ouvrage espagnol qui a pour titre : Descripcion geographica, y Derrotero de la region austral Magallanica, &c. por el capitan don Francisco de Seixas y Lovera ; en Madrid, 1690 ; in-4o, fol. 29.

« Au mois de mai 1675, Antoine de la Roche, Français d’origine[1], alors au service des Anglais revenant de l’île de Chiloé, côte du Chili, ayant doublé le cap Horn, et voulant rentrer dans l’Océan atlantique méridional par le détroit de le Maire [on ignorait alors que la mer fût ouverte à l’est de la terre des États], trouva des vents d’Ouest si violens et des courants si rapides, qui le portaient à l’est, qu’il lui fut impossible de se rapprocher des terres qui forment le détroit de Magellan. Le

  1. C’est sûrement par méprise que le capitaine Cook, dans l’introduction générale de son second Voyage (page XV de l’original), en parlant d’Antoine de la Roche, le qualifie de an english merchant, marchand anglais.