Page:La Pérouse - Voyage de La Pérouse, Tome 1.djvu/153

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celle-ci, il avait fait route au nord-ouest pendant vingt-quatre heures ; qu’il est probable que le coup de vent de sud dont il fut accueilli, dépendait un peu du sud-est qui avait régné jusqu’alors ; et qu’enfin, depuis la fin du coup de vent jusqu’à la découverte de l’isle Grande, par 45 degrés de latitude, il avait fait constamment le nord, qui était sa route, pour aller chercher la baie de Tous-les-Saints.

Tout porte à croire que l’isle Grande de la Roche est la même terre qu’Améric Vespuce avait découverte dans son troisième voyage, en 1502. Les géographes des deux derniers siècles avaient donné différentes positions à cette terre de Vespuce, parce qu’ils ne connaissaient point le journal original de cet ancien navigateur ; et, comme elle n’a pas été retrouvée depuis l’époque de sa découverte, les géographes modernes l’ont effacée de dessus les cartes. Cependant, en consultant les lettres originales d’Améric Vespuce, dans lesquelles il rend compte de ses navigations[1], il paraît qu’il n’est pas impossible de fixer, à peu près, la position de la terre qu’il avait découverte en 1502. Il dit, dans le journal de son troisième voyage (page 54 de ses Lettres), qu’étant parti d’un port de la côte du Brésil, situé à 32 degrés de latitude méridionale (ce peut être le port nommé San-Pedro), il navigua au sud-est jusqu’au 52e degré de latitude, où il n’apercevait

  1. Vita e Lettere di Amerigo Vespucci, raccolte ed illustrate dall' abbate Angelo-Maria Randini. Firenze, 1745. I vol. in-4o. Voyez aussi Novus Orbis ; Baseleae, 1555, in-fol. page 22 et suivantes.