Page:La Pérouse - Voyage de La Pérouse, Tome 1.djvu/165

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et y obtint deux jours de repos : il s’y procura de l’eau, et y trouva des herbes dont l’usage fut très-salutaire à son équipage.

Un troisième coup de vent le força de reprendre la mer : il lui était impossible de porter aucune voile, et la partie de sous-le-vent lui offrait par-tout une côte hérissée de rochers et de dangers.

Heureusement, à quelques lieues au sud du mouillage précédent, il parvint à en trouver un autre, et toujours, parmi les mêmes isles. C’est là qu’il vit les naturels de ces terres naviguant d’une isle à une autre avec leurs femmes et leurs enfans ; et il fit quelques échanges avec eux.

Après trois jours, un quatrième coup de vent le surprend à l’ancre, et le force de couper son câble. Il s’abandonne de nouveau à la mer, jusqu’à ce qu’enfin, dit Fletcher, le 28 octobre, nous atteignîmes la partie la plus méridionale de ces terres, et découvrîmes ainsi l’extrémité de l’Amérique la plus voisine du pôle. Cette extrémité, ajoute-t-il, est située à peu près à 56 degrés de latitude (c’est celle du cap de Horn) : au-delà, il n’existe aucun continent, aucune isle ; ici, les deux mers se confondent.

Drake imposa à toutes les isles qu’il avait vues depuis sa sortie du détroit, jusqu’à l’isle la plus méridionale, le nom d’isles Élisabéthides.

Fletcher observe que, à cette dernière isle, ils n’eurent que deux heures de nuit : et comme le soleil était alors à 7 degrés du tropique du Capricorne, on doit en conclure,