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VOYAGE

de la légère dépense du transport d’ici au lieu de l’embarquement.

Le transport d’arbres ne peut se faire, avec quelque espérance de succès, que dans des caisses où ils puissent végéter pendant le voyage. Il faut pour cela se munir d’un coffre de quarante pouces de long, sur vingt de large et autant de profondeur, percé par son fond d’une douzaine de trous pour l’écoulement des eaux surabondantes. Sa partie supérieure sera composée d’un bâtis triangulaire, sur lequel s’adapteront des grillages de fil de fer, des châssis vitrés, et des contrevents, pour établir une libre circulation de l’air, augmenter la chaleur quand il en sera besoin, et abriter des froids.

Le choix des espèces étant fait conformément à l’état que nous en avons dressé, et que nous plaçons à la fin de ce mémoire, il conviendra de n’acquérir que des individus jeunes, qui seront branchus dans toute la longueur de leur tige. Il faut avoir soin qu’ils soient bien portans, vigoureux, et que leurs greffes soient le plus près de la racine qu’il sera possible. Lorsqu’on aura rassemblé tout ce qui pourra être renfermé dans une caisse, on les emballera de la manière suivante :

Au fond du coffre, et sur les trous pratiqués pour l’écoulement des eaux, on posera de menus plâtres pour empêcher la terre d’être entraînée par l’eau des arrosemens ; après cela, on établira un lit de terre forte de trois pouces d’épaisseur, qu’on appuiera légèrement. C’est sur ce lit qu’on posera le premier étage d’arbres choisis parmi les plus grands, H