Page:La Pérouse - Voyage de La Pérouse, Tome 1.djvu/311

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
232
VOYAGE

telles que les raquettes, les cierges, les aloës, les euphorbes, les pourpiers ligneux, les ficoïdes, &c. pourront s’apporter en nature de la même manière que les arbrisseaux ; mais il ne faut pas les mêler ensemble, parce qu’elles exigent une autre culture. On en fera des caisses séparées ; la terre où elles seront plantées très-près les unes des autres, doit être d’une nature compacte ; six à huit pouces d’épaisseur au fond d’une caisse suffiront pour les recevoir : au lieu de mousse, on mettra sur cette terre une couche de paille longue ou de foin bien sec, fortement assujettie par un grillage de bois ; et lorsque ces plantes auront été plantées dans les caisses, on les arrosera assez abondamment pour consolider la terre autour des racines pendant le voyage. Ces plantes ne devront être arrosées que lorsqu’elles en auront le plus grand besoin ; on leur donnera de l’air le plus souvent qu’il sera possible, et on les garantira sur-tout de l’humidité et du froid.

Voilà à peu près toutes les précautions essentielles qu’on doit prendre pour la réussite des plantes en nature. L’intelligence du jardinier suppléera à une infinité de petits détails qu’on n’a pu prévoir ; mais nous croyons qu’on ne doit user de ce moyen d’enrichir l’Europe de productions étrangères, que l’année du retour des vaisseaux.

Nous terminerons ce mémoire par l’état des outils et ustensiles dont il est bon que le jardinier soit pourvu pour ses cultures et ses récoltes, pendant le voyage.